dimanche 14 juillet 2013

Musée-Maison Victor Hugo, Paris

Très intéressante et émouvante "exposition" qui le temps d'une grosse demi-heure, nous fait partager l'intimité des somptueux appartements d'un génie de la littérature avec comme cadre rien de moins que la place des Vosges. What else ?! 

Entre 1832 et 1848, Victor Hugo loua des appartements (280m²) au second étage de l'hôtel particulier Rohan-Guéménée, place des Vosges à Paris (il fut ensuite contraint à l'exil sur l'île de Guernesey entre 1850 et 1870, le temps du coup d'état de Napoléon III et de son Second Empire - qui fit chuter la République chère à Hugo).



En 1903, grâce à l'important travail de collecte et de conservation de Paul Meurice - ami fidèle et dévoué de l'écrivain - l'ensemble de cet hôtel particulier devient "la Maison-musée Victor Hugo" que j'ai visité récemment (entrée gratuite pour les appartements seuls, payante pour les expositions temporaires).
Les cinq niveaux s'organisent autour d'un splendide escalier ouvert et orné de nombreuses illustrations d'époque traitant de l'actualité de Hugo (journaux, caricatures de Daumier...) : accueil au RDC, expositions temporaires en niveau 1, appartements et collections particulières de Hugo au niveau 2, services/administration aux niveaux 3 et 4. 

Je n'ai visité que les appartements (niv. 2).

Dans les premières minutes, c'est avec pudeur puis avec une certaine émotion que l'on pénètre dans l'intimité des appartements de cet immense écrivain, la même où il écrivit quelques unes des plus belles pages de la littérature française.
Et là grande surprise !
Car ce n'est pas un mais trois appartements hugoliens que l'on visite. Trois lieux, trois époques qui correspondent aux trois grandes étapes de la vie de Victor Hugo telles que lui-même les avait définies dans ses mémoires : "Avant l’exil" (jusqu'en 1848, place des Vosges), "Pendant l’exil" (1850-1870, Guernesey) et "Depuis l’exil" (après 1870, avenue d'Eylau). A cet effet, la distribution originelle de l’appartement a été revue sur la base de photos et de documents d'époque : sept pièces en enfilade où l'atmosphère des lieux a été fidèlement reconstituée au plus près de l'état d'origine (notamment grâce au fond de Paul Meurice). D'entrée, on est surpris par le luxe et le confort dans lequel vivait Hugo : tentures, tapisseries murales, damasses, mobilier. Les vues sur la place des Vosges sont quant à elles magnifiques. A l'entrée de chaque pièce, quelques lignes sur un écriteau évoquent l'usage qu'en faisait la famille Hugo et resituent le contexte social, historique et politique. Chaque pièce est richement ornée d’œuvre et animée d'une foultitude d'objets ayant appartenues à Hugo (portraits de famille, mobilier, collection personnelle, correspondances par lettres...) mais aussi de collections réunies dans le cadre du musée (notamment grâce à Paul Meurice, encore lui, qui après la mort de Hugo, passa commande de portraits de l'écrivain et d'illustrations à des artistes contemporains). Et là encore, pour chaque œuvre, quelques lignes apportent l'explication nécessaire à une agréable et intelligente visite. Chez Hugo, on croise ainsi Rodin, Maurice Denis, Georges Sand...


Si je vous laisse le soin de découvrir par vous même les différentes pièces, sachez que le plus surprenant est sans conteste la période Guernesey, celle de l'exil : 3 pièces aussi sublimes qu'elles sont inattendues ! On y découvre ainsi un Hugo inconnu du grand public (auquel j'appartenais jusqu’à lors) : un Hugo féru de culture et d'antiquités chinoises (magnifique salon chinois !), un Hugo fin chineur de vieux meubles en bois qu'il aimait détourner de leur fonction première pour en faire d'ingénieux mobilier et autant de pièce d'art unique.

Deux temps forts : 
1/ dans sa chambre époque Depuis l'exil (dernière pièce visitée) où se trouve le haut écritoire sur lequel Hugo aimait à écrire debout dans les dernières années de sa vie. Voir le bois du plateau patiné par le frottement des mains de l'écrivain, l'imaginer là à vos cotés en train d'écrire quelques vers mythiques de La Légende des siècles : émouvant !
2/ dans le salon chinois où se trouve la "table aux quatre encriers" qui témoigne de tous l'humanisme et de l'altruisme de Hugo. Cette table fut créée par l'écrivain à l'occasion d'une vente de charité organisée par sa femme. Elle demanda à Hugo, Lamartine, Dumas et Sand de faire don de leur encrier et de leur plume d'écriture. Chacun accompagna son envoi d'une lettre autographiée. Hugo en fit un très émouvant meuble qui ne trouva pas acquéreur. Alors, ce fut lui qui l'acheta. Attardez-vous quelques minutes devant cette table, songez à tous le génie littéraire qui y est réuni. Pouvez-vous alors imaginer sa valeur ?


Bonne visite et à bientôt ! 


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La Maison de Victor Hugo
Hotel de Rohan-Guéménée
6, place des Vosges
75004 Paris


Tél : 01 42 72 10 16
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Entrée gratuite dans les collections permanentes

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